Saepinum

Amphorae and residue analysis: I. Methodological considerations.

N. Garnier

 

Quel rôle pour les chimistes dans les recherches en archéologie ?

N. Garnier

Appréhender et reconstruire l’histoire humaine et sa culture est le défi auquel chaque archéologue apporte sa pierre en étudiant les différents vestiges qui ont survécu à l’action du temps. Même en l’absence de sources écrites, chaque objet façonné par l’homme ou chaque matériau qu’il a manipulé peut nous renseigner sur sa vie quotidienne. Même pour les périodes historiques, l’objet reste au centre des recherches car il témoigne d’une action particulière, un fait précis, que les textes ne sauraient rendre. Appliquer les données textuelles de Pline ou de Columelle, par exemple, à toutes les découvertes de terrain reviendrait à uniformiser et à schématiser la vie dans la Rome antique et les provinces romaines en la calquant sur un modèle, fût-il décrit dans les moindres détails. Utiliser les informations de ces textes pour des périodes antérieures comme les cultures villanoviennes ou étrusques revient à éclairer de manière anachronique une culture et ses savoirs par une autre, sans pertinence démontrée. L’étude précise des objets permet un accès à une réalité vécue en un lieu et à une date précis, évitant de dresser une théorie globalisante et simplificatrice d’un monde économique, social et religieux nécessairement complexe. Encore convient-il de déterminer quels sont les objets porteurs d'information et comment révéler cette information, par quels moyens et par quelles méthodes. Depuis une trentaine d’années surtout, des méthodologies d’analyse physico-chimiques ont été développées et appliquées au matériel archéologique pour compléter les études classiques du matériel. Dans cet article, nous nous restreindrons aux approches proposées par l’analyse chimique, en dressant un tableau de l’état actuel de la recherche en archéologie biomoléculaire, des méthodologies aujourd’hui disponibles et en insistant sur l’intégration des analyses à la réflexion archéologique.

Méthodologies d’analyse chimique organique en archéologie

N. Garnier

Résumé L’identification des résidus organiques conservés en contexte archéologique a, de longue date, représenté un réel défi pour les chimistes du fait de la complexité de la matière organique, de sa dégradation et des faibles quantités d’échantillons disponibles. Différentes approches ont été développées. Les spots tests sont dorénavant abandonnés au profit de méthodes plus sûres et informatives, fondées principalement sur la chromatographie et la spectrométrie de masse. L’approche moléculaire permet d’identifier les marqueurs conservés qui proviennent de nombreuses sources : le matériel originel, mais aussi les dégradations naturelles ou anthropiques ou les contaminations. Une méthodologie rigoureuse incluant le choix des objets et des prélèvements, les protocoles d’extraction et d’analyse, l’identification des marqueurs et l’interprétation des données moléculaires, permet aujourd’hui de caractériser nombre de matériaux archéologiques biologiques avec certitude.

 

 

Analyses chimiques organiques et restauration : comment concilier les deux ?

N. Garnier

Les fouilles archéologiques mettent au jour, outre des objets en céramique, en pierre ou en métal, toute une gamme de flacons, vaisselles, urnes en verre moulé ou soufflé. Si longtemps l’on s’est intéressé uniquement à l’esthétique et à la technicité des objets, des recherches portant sur leur utilisation et leur fonction ont ouvert de nouvelles voies d’étude qui permettent de documenter et comprendre l’objet dans son contexte : pourquoi a-t-il été créé ? Comment a-t-il été utilisé, une seule ou plusieurs fois ? A-t-il été déposé vide dans la tombe ? Qu’a-t-il contenu et quelle est la valeur symbolique ou non de son contenu ? Autant de questions occultées jusqu’alors que les nouvelles techniques d’analyse chimique permettent aujourd’hui d’aborder.

Balsamaire en verre

À la recherche du contenu des objets archéologiques en verre par les analyses chimiques

Nicolas Garnier

Les fouilles archéologiques mettent au jour, outre des objets en céramique, en pierre ou en métal, toute une gamme de flacons, vaisselles, urnes en verre moulé ou soufflé. Si longtemps l’on s’est intéressé uniquement à l’esthétique et à la technicité des objets, des recherches portant sur leur utilisation et leur fonction ont ouvert de nouvelles voies d’étude qui permettent de documenter et comprendre l’objet dans son contexte : pourquoi a-t-il été créé ? Comment a-t-il été utilisé, une seule ou plusieurs fois ? At- il été déposé vide dans la tombe ? Qu’a-t-il contenu et quelle est la valeur symbolique ou non de son contenu ? Autant de questions occultées jusqu’alors que les nouvelles techniques d’analyse chimique permettent aujourd’hui d’aborder.